Une Méditation sur la Dentelle

Si vous me demandiez : “Ariane, quelles techniques préfères-tu au Tricot? “. Je répondrai sans hésiter: La Dentelle. Un tricot en dentelle est souvent étonnant, sophistiqué et élégant. Mais, toute princesse est gardée par un dragon … Cette beauté a un prix, un petit voyage initiatique avant d’atteindre son but (au moins les premières fois…)

Pour ma part, j’ai recommencé mon premier châle en dentelle au moins cinq fois.  Au bout de la cinquième tentative, après un courriel ultra mélodramatique à Céline (« Je pense que la dentelle n’est pas pour moi, la section B du Ishbel ne va pas….pour la cinquième fois! »), j’ai laissé tomber le châle avec un énorme chagrin. J’étais en désamour avec la dentelle.

Quelques mois plus tard, j’arrive chez Céline et je la vois de loin, le dos couvert avec un beau châle porté avec fierté. Elle avait fini son Icarus en Haiku. Il était tellement, mais tellement magnifique que j’ai redonné une deuxième chance à la Dentelle.

Je me suis acheté un bel écheveau de soie et un beau patron pour aller avec le Haruni. Avec beaucoup d’encouragements de la part de Céline et le conseil qui a tout changé: « il faut savoir tricher(!) », je suis arrivée à la fin de mon châle, sans larmes et sans chagrin d’amour.

Avec ce regain de confiance je me sentais prête pour un projet plus ambitieux. Pourquoi pas un Icarus en Haiku? Et si j’en fais un deuxième? Et un Swallowtail? Et un Ishbel? Et si je me lance dans la dentelle estonienne en Haiku? J’étais devenue une mordue de l’ombre et la lumière…

Message envoyé à Carô, la veille de mon anniversaire: « Je pense que le Laminaria est le projet le plus difficile dans lequel je ne me suis  jamais lancée, j’ai fait une énorme bêtise, je suis restée éveillée jusqu’à 3h du matin pour le réparer, oh la la on le mérite ce châle ». Mais je pense qu’aucun de mes châles ne sont comparables à la beauté et l’exubérance de mon deuxième Laminaria, je le porte au tour de mon cou comme une médaille d’or, le prix ultime pour toutes les larmes versées et les nuits blanches le prix ultime pour ses nuits blanches à batailler contre des rangs qui n’arrivent pas au bon nombre de mailles et ces jetés oubliés…

La dentelle est une technique qui exige des heures de pratique. Comme un solfège, il faut savoir lire les notes sur les chartes et reconnaître la musique et les
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refrains sur notre tricot. Il faut savoir LIRE notre tricot. Durant des siècles, les femmes apprenaient la dentelle sans support écrit. Leurs patrons consistaient en des échantillons gardés précieusement et qu’elles décryptaient pour pouvoir reproduire le dessin. Beaucoup de cultures pratiquent la dentelle au tricot. Générations après générations, de nouveaux points ont été rajoutés dans cette bibliothèque silencieuse et nous héritons de véritables trésors d’inventivité.

Connaissez-vous l’histoire de cette feuille? Elle vient de l’Inde, d’un très grand et ancien figuier dans la ville de Bodhgaya, le lieu où Siddharta Gautama a atteint
l’illumination et l’état de Bouddha. Une amie me l’a ramenée de son voyage en Inde. Je la regarde tous les jours, et je pense à Bouddha en train de méditer au bas de cet arbre et ça m’apporte un peu de réconfort au quotidien. Un jour Céline m’a dit: « La dentelle est la méditation du tricot. » Et c’est vrai, au bout de combien de châles pourrait-on atteindre l’illumination comme Bouddha?

Vous voulez commencer à tricoter la dentelle mais vous en avez peur? Le cours “La Dentelle au Tricot” pourrait vous aider. Dans le cours, vous allez apprendre les différentes techniques de base de la dentelle au tricot en plus d’avoir une présentation sur les différentes fibres utilisées et un portrait des cultures et histoires de la dentelle aux aiguilles. Nous avons deux cours pour la session de printemps:

Les mercredis 13h30-15h30 du 20 avril au 11 juin

Les dimanches 10h-12h du 27 avril au 15 juin

Inscriptions en ligne par ici.

 

 

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